Le mythe de la création de Gahl Drasyl.
Ghan d’Ilf s’était toujours montré très peu loquace sur l’origine précise des elfes.
Il prétendait à qui lui demandait qu’il était né de larme de son dieu Sorad, alors que celui-ci voyait la nature, sa création, être victime des saisons mourantes créées par Hécate.
Nul n’en savait plus sur ce qui c’était passé lors des premiers jours de la vie de ce premier des elfes, ni d’ailleurs comment étaient nés les premiers de ses enfants de sa seule et unique personne… Lorsqu’on évoquait cette état de fait, Ghan d’Ilf fermait ses yeux et, d’un sourire malicieux lourd de sens, répondait simplement:
« Ceci dépasse notre conversation mon enfant. »
La légende qui est écrite dans les chroniques était vraie, enfin en partie.
Il fut un temps reculé, où nous étions encore sous la bienveillance de notre bien aimé dieu Sorad. A cette époque bénie, lors de la genèse de ceux qui sont nommés les elfes, il n’y avait alors ni Namidas, ni Drows, ni quête de la perfection.
Nous vivions en parfaite harmonie avec les cadeaux des dieux et il était fréquent que Sorad prenne la forme d’un magnifique et splendide éphèbe pour s’inviter à notre table et discuter ensemble d’art et d’autres choses plus splendides les unes que les autres.
C’était le regretté temps de l’harmonie, nous voyagions sans fin pour contempler de nos yeux les merveilles créées par notre dieux bien-aimés, parcourant La Tédéhessie avec délectation.
J’avais alors quatre enfants, et dans l’un d’entre eux était le germe du vice.
Ghan d’ilf rajoutait toujours avec une pointe de dégout que le noir seigneur Wawash n’était aucun de ces quatre enfants !
Un jour alors que nous parcourions une splendide forêt, je découvris une chose stupéfiante.
Un être tout particulier, né du premier des arbres, l’Ydragrasild.
Très vite, j’entretenais un lien tout particulier avec cet esprit forestier, fils légitime de l’Ydragrasild que je considérais alors comme un de mes propres fils. Mes enfants eux aussi, respectueux devant cet être exceptionnel le considérais comme un frère de sang…
En lui coulait le sang du dieu Sorad et cela était bien suffisant.
Et c’est ainsi que nous décidâmes de nous installer vers cet enfant si particulier.
Tout cela est-il que ce temps dura de manière immémorable, et bientôt les abris de fortune firent place à un véritable petit hameau où vivait l’harmonie.
Ghan d’Ilf était fier de ce qu’il devenait, et approuvait sa décision de devenir sédentaire enfin si le terme convenait à la situation.
Bien que les premiers temps fussent difficiles, Sorad aidait à la moindre occasion ses enfants chéris, source de toute sa fierté.
Il créa des arbres fruitiers à proximité, imagina des animaux qui leur donnerait du lait à boire, fit jaillir une fontaine au pied du fils de l’Ydragrasild pour que Ghan d’Ilf et ses enfant s’abreuvent, créa des végétation qui leur permettait de s’abriter lorsque le temps se dégradait…C’est ce que les légendes nomment le paradis elfique.
C’est à ce moment, lorsque nous avions décidé de rester à cet endroit que l’ennui nous gagna et que la malédiction nous enserra dans ces griffes. Tous nos besoins étaient réalisés par notre dieu Sorad, rien ne pouvait nous être refusé.
Ceux qui possédent une si courte vie humaine ne peuvent comprendre ce que représente réellement l’ennui, ce que représente la vie lorsque le temps n’a plus de prise sur vous et que chacun de vos buts sont implacablement réalisés par un dieu attentif .
Et ainsi à l’image des dieux, nous cherchions d’autres moyens d’explorer cette immortalité.
Je choisis, moi Ghan d’Ilf, d’explorer plus profondément les cadeaux des dieux puisqu’ils étaient encrés en nous, et que nous étions loin d’en concevoir les aspects.
Cette décision n’eut pas la faveur de notre dieu Sorad, mais confiant en ses enfants il leur permit de donner libre court à cette idée saugrenue.
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