Glorfindel s'était cloîtré dans ses appartements pendant des heures et des heures avant de se décider finalement à écrire un parchemin d'une grande importance pour lui.
Il avait observé le lever et le coucher du soleil à sa fenêtre ainsi que l'agitation qui régnait toujours aux alentours durant cette époque de beau temps.
Il était tout de même resté en contact constant avec une multitude de personnes durant cet isolement. Un nombre impressionnant d’allées et venues de corbeaux et de faucons jusque chez lui et l'état du sol de son bureau de travail témoignaient d’une profonde réflexion et d’une activité intense... Il finit par écrire rapidement un petit brouillon avant de s'apercevoir qu'il était en manque de parchemin.
Toujours est-il que, soulagé, il laissa un parchemin sur son bureau après avoir fait un petit ménage de printemps puis avoir amassé ses affaires dans la cour de son manoir.
Voici le texte qui figurait sur ce petit morceau de parchemin tâché d’encre et écrit à la hâte:
« Mes amis, je dois m'absenter pendant une durée indéterminée... voire toute une vie. J'ai décidé de m'en aller, pour le bien de tous car ma vie de Namida n’a plus aucun sens.
Je ressens le besoin de m’éloigner, de parcourir la Tédéhessie et de me faire ma propre expérience au travers de ces voyages. Je veux voir du pays, connaître de nouvelles personnes…
Effectivement, je m'en vais accompagné de mes kohaïs dans une guilde qui cherche à réunir des aventuriers de divers peuples qui soient liés, soudés et respectueux de chacun. Là-bas, tout le monde sera égal et libre. Mais je précise tout de même qu'avec notre départ nous ne perdrons pas notre statut d'Elfes Sylvain, mais si Ghan d'Ilf l'accepte, nous serons simplement des Namidas libres.
Nous ne serons plus sous l'autorité de Ghan d'Ilf, mais libres de suivre ses conseils. La population Namida suit aveuglément et depuis toujours ses Rois et Reines et certains en profitent allègrement...
Néanmoins, étant Daimyo Administrateur j'étais au courant de la majeure partie des faits et gestes du royaume et je certifie que le nombre de sacrifices faits par notre cher couple royal pour le peuple est incalculable.
Nous ne vous trahissons pas, mais nous partons comme des enfants ayant atteint leur majorité... pour vivre et découvrir le monde par nos propres moyens.
Cette liberté qui nous fait vivre est de plus en plus oppressée en ces terres, la vie a certainement changé. Les prophéties nous en donnent deux versions, une pessimiste et une optimiste... par mesure de précaution, nous nous en allons !
Mais nous serons vos alliés en cas de besoin, alors pas d'hésitation à nous demander de l'aide n'importe quand, tant militaire que financière ou même religieuse. Nous allons nous focaliser sur le pardon de Sorad pour commencer puis nous aviserons, la liberté religieuse faisant partie de nos droits. À très bientôt j'espère, à ceux qui liront ce torchon.
Bien à vous,
Glorfindel Dellia Hamdëll. »
Après l'avoir bien mis en évidence, il prit une des dernières lettres de sa Sempaï qui lui disait que, quels que soient ses choix, elle le suivrait toujours. Il retourna le parchemin et coucha quelques mots à son attention :
« Chère Sempaï,
Merci de ton soutient. Sache que je te considèrerai toujours comme celle qui m'a sorti de ma souffrance passée, chose que je ne t'ai jamais racontée de peur de ta réaction.
Tu seras toujours ma Sempaï et je respecterai toujours tous ceux qui m'ont respecté chez les Namidas.
Je serais toujours disponible pour toi, pour notre Roi et sa Reine, et aussi pour mes amis, sachez-le bien et tenez-le vous pour dit.
Respectueusement et amicalement, Glorfindel. »
Il laissa également à l'intention de Ghan d'Ilf une siple feuille de flamina gravée avec une aiguille:
j'espère que le travail que j'ai acomplis à ton service t'aura satisfait.
Avant de partir, il eut une pensée pour sa cousine Padmémé. Quelle tristesse de penser qu'ils ne se verraient plus que rarement.
Il appela ses kohaïs qui devaient avoir terminé de se préparer, Uriel, Namélée et la très jeune Minuit, puis tous quatre s'éloignèrent de la province de l’Elmasa avant d'appeler leurs montures, de magnifiques cerfs sauvages.
Ils galopèrent vers la sortie des bois, firent une halte en se disant qu'ils espéraient pouvoir revenir en temps de paix fouler les nobles terres Elfiques, puis repartirent vers Midgard, maintenant leur ville...
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