Comme tous les matins, Xenos était sorti de Gahl Drasyl avant l’aube, afin de profiter des premiers rayons de la Soleil. Appuyé contre un arbre, non loin de l’entrée de la ville, il admirait les premières lueurs du jours quand une silhouette le tira de sa contemplation. UN jeune elfe vêtu de bleu venait de franchir la tori. Plissant les yeux, Xenos reconnut Gorthol, l’un de ses disciples. Il s’avançât pour le saluer mais le Kohaï ne le vit pas et pénétra dans un bois sombre. Xenos, intrigué, le suivit mais, dans l’ombre des arbres, perdit la trace.
Excellent pisteur, il retrouva rapidement son Kohaï. Celui-ci, à présent torse nu, était dans une petite clairière et s’entraînait au combat. Xenos eut un petit sourire : se lever à l’aube pour travailler ; Gorthol montait dans son estime.
Mais soudain, les sourcils du Sempaï se froncèrent. Observant plus attentivement son disciple, il fut intrigué. Celui-ci ne travaillait pas ce qu’il lui avait enseigné. Etrangement, l’elfe, pourtant droitier, utilisait une longue épée de la main gauche et une fine dague de l’autre main. Parant des coups imaginaires de l’épée, il exécutait d’étranges enchaînements, prenant parfois appuis sur sa longue la, ou la laissant plantée au sol, il exécutait des sauts et des moulinets d’une fluidité qui étonnât le maître.
Gorthol travailla encore une heure puis, ruisselant de sueur, il s’agenouilla au centre de la clairière. Xenos sortit alors du rideau d’arbres. Sa démarche était silencieuse et, quand il saluât son Kohaï, celui-ci sursautât. Il bredouilla quelques politesses, honteux de sa nervosité. Xenos, amusé, s’assit à ses côtés.
« Tu t’es levé bien tôt … »
«Je … J’ai sentis le sentis le besoin de m’entraîner »
Xenos posât alors la question qui lui brûlait les lèvres :
« Gorthol, ces enchaînements … ce n’est pas moi qui te les ai appris. Je n’ai d’ailleurs jamais vu personne se battre ainsi… »
Le jeune elfe rougit.
Le Sempaï continuât :
« Peux tu m’expliquer ? »
Gorthol soupira et tourna les yeux vers son maître
« Cela remonte à mon éducation militaire dans les écoles de Gahl Drasyl. J’avais été blessé à l’épaule droite et ne pouvais plus utiliser d’arme lourde de la main droite pendant de long mois. A l’annonce de ce verdict, je n’en avais pas crus mes oreilles, c’était la pire des punitions que de me priver ainsi d’entraînement. A l’époque, j’avais quelques difficultés financières et ne pouvais donc pas me permettre de changer d’équipement pour l’occasion.
A partir de technique agissants sur la volonté, apprises par une amie Purifiée et de longues observations des combattants Rebelles, j’adaptai alors des techniques martiales pour compenser mon infirmité temporaire. J’avais alors en ma possession cette épée humaine qui, malgré sa médiocrité, présentait trois avantages : équilibre, solidité et surtout, bon marché. Je décidai de l’utiliser de mon bras gauche, pouvant, lui, en supporter le poids. Pas assez habile de ma main gauche pour faire un simple échange de garde, je lui conférai plutôt un rôle défensif. De la main droite, dès que mon épaule me le permit, j’utilisai une dague elfique, cadeau de mon pauvre père, qui, hélas, m’a été dérobée il y a quelques années.
Mes professeurs m’avaient ordonné de cesser toute activité physique pendant la durée de ma convalescence, mais je n’en fis qu’a ma tête. Tous les matins, comme je l’ai à nouveau fais aujourd’hui, je quittais la ville pour travailler, élaborer de nouvelles techniques. Si bien que, quand ma blessure fut guérie, j’avais obtenu une variante des styles de combats classiques, que je nommai Sangahyando, fendeur de foule. »
Gorthol s’arrêta brusquement et baissât la tête, semblant regretter cet instant de loquacité. Xenos lui donna une tape amicale sur l’épaule
« Je suis fier de toi »
Gorthol releva les yeux, a présent souriant.
« Maître, ce matin j’ai compris que je ne suis pas fais pour devenir archer, comme je vous l’avais dis auparavant. J’aimerais faire du Sangahyando ma spécialité. »
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